L\'apprentie maman

Dites 33 !


Allo docteur ? Mon fils vomit.
Allo docteur ? Mon fils a des boutons.
Allo docteur ? Mon fils a quelques gouttes de sang au fond de sa couche.
Allo docteur ? Mon fils fait caca vert et il n'arrête pas !

Jamais de notre vie on a autant appelé le docteur que depuis l'arrivée du Monstroplante ! Une vraie drogue ! A croire qu'on a le bégain pour notre généraliste (ou notre pédiatre) ! En tout cas, si nous avions une carte de fidélité, elle serait remplit en moins de 2 et tous les mois nous aurions une séance gratuite ! Et pour être totalement honnête, je dirais même que ça a commencé dès que notre teste de grossesse a affiché le petit "+" !



Notre ami le gynécologue

Tout commence par le choix du gynéco. Bon, normalement il ne nous fait pas dire 33, celui-là. Couramment, en France, c'est lui qui suivra votre grossesse et vous le verrez une fois par mois. Sachez, tout de même, que si vous ne voulez pas "hyper médicaliser" votre grossesse, vous avez la possibilité d'être suivie par une sage-femme au lieu du gynéco (que vous verrez quand même 3 fois, une par trimestre).
Pour moi, le choix du gynécologue était trèèèèès important : je voulais quelqu'un de compétent, de confiance, avec qui je me sente à l'aise et qui m'assiste pour mon accouchement (parce qu'ils ne le font pas tous et certains si c'est le we, ils ne se déplacent pas), pas question d'avoir un inconnu le jour  J. Ce que je n'ai pas trouvé tout de suite.
Déjà, il y avait celui qui m'a suivi lors de ma précédente grossesse (qui s'est terminée en fausse-couche), que je n'ai jamais voulu revoir.
Du coup, il y a eu celui conseillé par mon généraliste. Je ne suis allée le voir qu'une fois. Le gars, il était installé dans une zup, mais pas conventionné. Dans la salle d'attente (assez spacieuse), un petit écriteau avait le culot de demander aux patientes ayant des bébés de ne pas venir avec leurs poussettes parce que c'est trop encombrant. Pas de robinet pour se laver les mains dans les toilettes. Et une machine à échographie du siècle dernier. Next !
Après, il y a eu celui que nous a conseillé une connaissance... Au début il m'a semblé plutôt pas mal. Mais dès le 2ème rdv, j'ai commencé à tiquer ; j'étais venu avec une liste de questions (sinon j'oublie) et quand il l'a vu, il m'a sorti un truc du genre "il y en a trop, je ne vais quand même pas répondre à tout ça". Mais Chéri-chéri en avait marre que je change de gynéco comme de chemise et m'a dit un truc du genre "c'est toi qui chipote, de toute façon il y aura toujours un truc qui ne te plaît pas". Je l'ai donc gardé, un peu à contre cœur. Puis, il a commencé à me prendre la tête avec mon poids, comme quoi je grossissais trop et blablabla.... Je vivais très bien ma grossesse jusque là, mais il a réussi à me culpabiliser et à me complexer. Quand j'ai été hospitalisée (vers 4 mois et demi de grossesse), il n'a pas daigné répondre au téléphone et n'a jamais pris de mes nouvelles. Puis j'ai eu des contractions (5ème mois). Beaucoup. Il m'a dit de me reposer et qu'on ferait le point 2 jours plus tard. Quand je l'ai rappelé il m'a clairement dit que je le dérangeais. Je suis, quand même, restée allité un mois à cause des contractions ! Au rendez-vous d'après, cet idiot me fait un touché pour voir où en est mon col, alors qu'il pouvait très bien me faire une écho pour le regarder, ça prend 30 secondes et ce n'est nocif pour personne. Résultat, des contractions toutes les 2 minutes toute la soirée, moi en pleurs de douleur et de peur (mais je me dis que je sors de chez le gynéco, donc c'est que ça doit aller) et Chéri-chéri qui est sorti boire des coups avec des potes. Une soirée horrible, que je ne suis pas prête d'oublier. Cette fois on a dit stoppe !
Et c'est donc à 7 mois de grossesse que j'ai (encore) changé de gynécologue. Celle-ci m'a été conseillée par ma sage-femme, qui avait bien compris ce qu'on recherchait. Et bien franchement, le top du top ! Déjà, elle m'a expliqué que quand on était grande et mince, c'était normal que l'on prenne entre 15 et 20 kg, que ce n'était pas grave du tout (non, mais). Et que en fin de grossesse on ne faisait plus de touché du col (enfin si, le dernier mois) pour ne pas le stimuler, que c'était dangereux parce qu'il risquait de se ramollir et donc de s'ouvrir, qu'il vallait mieux faire des échos. En plus, elle a sût me comprendre et me rassurer, à tous les instants. Elle a toujours été disponible. Elle est venue me voir quand j'ai été hospitalisée (et oui, encore). Et grâce à elle, j'ai eu un accouchement magnifique.
Moralité, n'hésitez pas à changer si vous ne le sentez pas, on ne leur doit rien !

Notre amie la sage-femme

Alors ça c'est bien vrai que c'est notre amie !
Le plus de la sage femme, c'est qu'elle répond à TOUTES nos questions concernant la grossesse (pas seulement celles d'ordre médicale comme le gynéco). Psychologiquement c'est un bon soutien aussi, surtout si la grossesse ne se passe pas très bien. Elle est plus disponible et on la voit plus souvent que notre gynécologue ; si on commence tôt les séances on la voit tous les 15 jours, puis vers la fin, toutes les semaines. C'est elle qui va  nous renseigner sur les différentes étapes de la grossesse, sur le déroulement de l'accouchement et des différents choix qui s'offrent à nous. Par contre, si vous souhaitez accoucher à la maison, il faudra dès le début (et assez tôt dans la grossesse) contacter une sage femme qui le pratique.
C'est donc la sf qui nous prépare à l'accouchement et il y a plusieurs façons de le faire. Celle que j'ai choisi faisait une préparation mentale. J'aurais bien aimé un peu plus d'haptonomie aussi, mais ce n'était pas trop son truc. J'ai commencé à la voir assez tôt ; vers 4-5 mois.
Et petit conseil d'ami, si vous ne souhaitez pas de péridurale, soyez catégorique d'entrée, parce que, perso j'ai fait l'erreur de dire "à priori je ne souhaite pas la prendre, j'aimerais y arriver sans, mais comme je n'ai jamais accouché je ne sais pas". Résultat ma sf a toujours fait comme si j'allais la demander (ça m'énervait d'ailleurs) et, évidemment, je l'ai demandé. Bref, on ne m'y reprendra plus, la prochaine fois je serais ferme et ferais en sorte qu'on me prépare en conséquence ! Bon, mais sinon, elle était très bien, hein.
Votre mari/conjoint peut vous y accompagner (vous pouvez le fouetter s'il est réticent, ou le chantage ça marche bien aussi, gniark, gniark, gniark).
Il y a donc la sf libérale (comme la mienne), que vous allez voir à son cabinet ou qui vient à votre domicile si, pour une raison ou une autre, vous ne pouvez pas vous déplacer. Dans tous les cas, elle ne sera pas là le jour de votre accouchement (sauf si vous avez fait le choix d'accoucher à la maison, bien sûr).
Il y a aussi, la sf de la pmi. Quand j'ai eu beaucoup de contractions au cours du 5ème mois et qu'on m'a prescrit des séances de monitoring, j'ai fait appelle à elle (vu que ma sf libérale n'avait pas la machine). Elle venait à domicile, mais je suppose qu'on peut la voir aussi au centre de pmi. Elle non plus ne vous assistera pas lors de votre accouchement.
Et il y a la sf de l'hôpital, que l'on va voir sur place (je ne sais pas si elle fait des domiciles, je ne pense pas, mais je ne voudrais pas dire de bêtises). Et si vous avez la chance que votre accouchement se déclenche pendant son service, elle sera présente.
Après, une fois que le Monstroplante est né, la sf passera chez vous, voir si tout se passe bien et vous donnera des conseils si besoin.
Et puis, environ 2 mois après l'accouchement, il y a la rééducation du périnée.

Nos amies les urgences

Bon, je n'ai pas encore testé avec (et accessoirement pour) le Monstroplante (et franchement je n'ai pas hâte, même si ça me ferait un bon article), par contre, enceinte, qu'est-ce que je les ai fréquenté !
Alors, non, pour les mauvaises langues, je ne suis pas une accroc des échos, capable de me farcir des heures d'attentes juste pour voir la tronche de mon têtard. En fait, comme vous l'avez sûrement déjà deviné, je n'ai pas eu une grossesse vraiment idyllique, sans qu'elle soit pathologique non plus.
Pour commencer, j'ai été atteinte du syndrome de la princesse. Oui, parce que, c'est bien connu, nous, les femmes, nous sommes des princesses et quand nous allons aux toilettes, c'est juste pour nous laver les mains. Sauf que. Sauf que, dans la réalité ce n'est pas aussi glam' que ça en a l'air. Parce qu'une colite (inflammation du gros intestin) c'est tout de suite pas très drôle et surtout très douloureux. Et oui, Monstro a trouvé sympa de se poser juste à cet endroit. Pendant ma grossesse, j'en ai fait 3, dont 2 qui m'ont conduites chez nos amies les urgences. La première (vers 2 mois et demi), je savais ce que j'avais, mais après une nuit blanche à me tordre de douleur et un médecin pas disponible, j'ai fini par me rendre à la clinique. Là j'explique ce qui m'arrive, on m'examine, me fait une écho de contrôle, et me laisse repartir avec une ordonnance pour des laxatifs. Franchement, je ne vais pas rentrer dans les détails (j'ai hésité, hein, et puis je me suis dis, non, quand même) mais le résultat n'a pas été fameux-fameux. J'ai mis 3 semaines à m'en remettre. La 2ème (vers 4 mois et demi), je n'ai pas reconnu la colite, parce qu'avec la grossesse mes intestins avaient bougé pour faire de la place au Monstroplante. On débarque donc aux urgences au milieu de la nuit à cause de violentes douleurs dans le ventre. On me met sous perf', me garde la nuit et m'hospitalise le lendemain pour suspicion d'appendicite. Je suis grave flippé ! Finalement ils me garderont 4 jours avant de me laisser repartir avec des laxatifs. Là, je suis en colère ! Parce que je en plus mauvaise état que je suis entrée à l'hôpital ; je n'étais pas constipée en arrivant, maintenant si. Le fait d'être mise sous perf' m'a empêché de bien bouger comme il faut le faire dans ces cas là, niveau bouffe, pas de fibre au menu, juste des laxatifs qui ne règlent pas du tout le problème et des anti-douleurs pour que je ne sente plus rien. J'ai mis un mois à m'en remettre. Et la dernière (vers 8 mois), je l'ai reconnu et je ne me suis pas faite avoir ! J'ai fait de l'exercice, mangé des fibres ++, me suis hydratée +++, mais pas avec n'importe quelle eau, avec la Hépar et ai pris du magnésium en plus (avec accord de ma gynéco, bien sûr) et hop ! Affaire réglé en 4 jours ! On ne m'y reprendra plus, moi je vous le dis !
Ensuite, vers 5 mois de grossesse, j'ai commencé à avoir beaucoup (trop) de contractions (+ de 20 par jour). Je me rend donc, encore une fois aux urgences. On me regarde le col (qui est bien fermé, ouf), me fait un monito qui enregistre bien 1 ou 2 contractions sur l'heure et me laisse repartir avec une ordonnance pour un médicament (qui s'avérera complètement inefficace) et des séances de monitoring à domicile, une fois par semaine. Je suis complètement flippée (pour changer).  J'appelle mon gynécologue qui se fout royalement de mon problème et me dit vaguement de le reposer. Ma sf, elle, me conseille de rester allongé, ce que je fais. Pendant un mois. Petit à petit ça va mieux et j'ai de nouveau le droit de sortir, YOUHOU !
Pour finir, 15 jours avant d'accoucher, lors d'un monito, le cœur du Monstroplante ralenti. Énormément. Et a du mal à repartir. La sf change de couleur et me dit "vous pouvez prendre une douche si vous voulez, mais il faut vous rendre à la maternité", moi sonné "c'est urgent ?", elle "oui". Ok. Je m'exécute, on se rend à la maternité. Là-bas on me refait un monito. Le cœur de Monstro ralenti de nouveau. Je suis hospitalisée avec des monito 2 fois par jour. Encore une fois je suis flippée +++. Ma gynéco vient me voir et m'explique que si ça se reproduit, on déclenchera l'accouchement. J'ai bien compris que si c'était le cas, il y avait de fortes chances que ça se termine en césarienne. Mais, ça ne se reproduit pas. Au bout de 4 jours, elle prend la décision de me faire sortir de la clinique, contre l'avis de mes sf qui auraient bien voulu qu'on me déclenche. J'ai peur. Je dois faire des monito tous les 2 jours. Lors d'un rdv ma gynéco trouvera les mots pour me rassurer et je me détends enfin.
Finalement Monstro arrivera de lui-même 10 jours plus tard. Je me suis rendue à la maternité après 5h30 de travail à la maison. J'ai accouché après 4h30 plus tard, sous péridurale. Le Monstroplante avait le cordon autour du cou.

Notre ami le généraliste et/ou notre ami le pédiâââtre

Ça y est Monstro est né et avec, de nouvelles angoisses.
Eh oui ! En tant que parent on s'inquiète pour un oui ou pour un non. Faut dire aussi (surtout) qu'on ne sait jamais si c'est grave ou pas et on ne voudrait pas passer à côté de quelque chose (ben ouai, faudrait pas déjà être des parents indignes) ! Et c'est là qu'on commence à devenir envahissant pour notre médecin. Ici, on n'est pas vraiment médicament, on préfère se soigner par homéopathie ou plantes, mais ça ne nous empêche pas d'être des flippés et d'avoir le combiné (téléphonique) facile. Enfin, on s'est un peu calmé quand même. Finalement, en 6 mois, la seule chose qu'ait vraiment eu le Monstroplante c'est une diarrhée, au début des grosses chaleurs, qui a duré 4-5 jours. Alors, comment reconnaître une diarrhée, d'une bouse jaune et visqueuse lâchée 2 à 5 fois par jour tout à fait normal chez le bébé allaité ? Eh bien la diarrhée est verte et visqueuse, lâchée à chaque change, c'est à dire toutes les 2h ! Bon à savoir, pour hydrater un bébé l'été ; on peut lui donner de l'eau, mais pas plus d'une cuillère à soupe toutes les demi heures.
Vous n'êtes pas obligés de faire suivre votre Monstroplante par un pédiatre, un généraliste peut très bien faire l'affaire si vous préférez. C'était d'ailleurs notre cas les premiers mois car notre médecin habitait juste en face de chez nous (plus facile à harceler). Et puis on a déménagé et on en a profité pour essayer un pédiâââtre. Qui est pas mal.
Bref, comme d'hab' il faut trouver quelqu'un qui nous corresponde, en accord avec notre façon de voir les choses ou du moins qui la respecte, avec qui on se sent à l'aise et en qui on peut avoir confiance.

 

 

J'avoue, j'avais quelques comptes à régler. Ce n'est pas toujours facile de trouver chaussure à son pied. Mais c'est important de persévérer, enfin je trouve. On confie quand même notre santé, notre vie et celle de notre enfant. C'est important de ne pas le faire à n'importe qui. Je m'excuse quand même du pavé. Moins drôle que d'habitude et un peu plus personnel.

 

 

[illustration à venir]



23/08/2012
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